Sur le sable
L’été s’enfuit déjà… Surtout ne pas attendre Pour s’asseoir sur la plage Et fouiller posément Des mains Des pieds Le sable.
Tenir les yeux fermés… Poursuivre le désir de se vouloir ailleurs, Errer sur l’eau mouvante, Pour surprendre la mer, Et l’entendre gémir, Quand sa robe s’étale sur les jeux des enfants, Quand ses longs cheveux d’algue S’emmêlent aux rochers Ou freinent les galets
Et la Reine alanguie emmène près des îles Les promesses d’été, les dessins, les serments, Les prénoms effacés, les tendresses furtives…
Glisser vers le brouillard, Ballotté par l’absence, Quand serpente le phare Sur le sombre océan.
Perdre pied, À force de silence.
Laisser la barque dériver Au large de la côte Enveloppée de vent.
Ouvrir soudain les yeux, Étonné, mais vivant.
Jean Briffaud
(Poème paru dans La Flamme n°109)
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