Le monde carcéral aujourd’hui
Cinquante-huit
membres de l’AVRELCa ont participé à cette JOURNÉE de SENSIBILISATION
au C.F.P. L’Aubépine, animée par le Père Albert MERLET et la sœur
Françoise-Thérèse GARREAU.
A l’ouverture, notre Président Gérard
Pichaud explique l’absence de notre aumônier, le Père Joseph Gaborit :
« Celui-ci, très fatigué, est entré à la Maison du Clergé du Landreau
le 28 février, afin d’y être pris en charge pour sa santé et sa vie
quotidienne. Tous nos vœux l’accompagnent en cette nouvelle étape de sa
vie, consacrée à l’Enseignement Catholique vendéen depuis plus d’un
demi-siècle ! »
Hilaire Devaud, à l’initiative de cette journée,
présente les deux principaux intervenants : le Père Albert Merlet et la
sœur Françoise-Thérèse Garreau, tous deux aumôniers à la Maison d’Arrêt
de La Roche-sur-Yon. Il précise que « ce temps de réflexion, au début
du Carême, nous invite à tourner nos regards sur ce que vivent les
pauvres, les petits de notre société : les victimes et les détenus,
ainsi que leur familles. »
Divers aspects de l’univers carcéral développés :
L’Aumônerie :
«
L’Aumônerie se veut un lieu où des êtres humains, brisés par leurs
actes et par l’épreuve de l’incarcération, osent se remettre debout…
Ils y découvrent que Dieu n’a pas voulu que l’homme soit définitivement
enfermé dans son passé. »
L’Aumônier peut visiter tous les
détenus. Un dimanche sur deux, l’Abbé Merlet célèbre la messe ; Sœur
Françoise-Thérèse assure une célébration les dimanches sans messe.
Celle-ci dirige aussi, le samedi, un atelier de travaux pratiques
regroupant une dizaine de détenus.
Des chiffres-chocs :
- En 2004, 61 000 personnes sont incarcérées (hommes à 96 %) ; pour 40 000 places théoriques…
- En
Vendée, les deux Maisons d’Arrêt (La Roche – Fontenay) sont surpeuplées
(plus de 200 %), ce qui entraîne la promiscuité dans les cellules (2 ou
3 détenus réunis sur 9 m2 !)
- « Nous avons tous 13 000 raisons d’encourir un jour une peine de prison » (cf. le nombre d’articles du Code Pénal…)
Des phrases-chocs :
- « Dépouillé de tout, je n’ai plus de prénom, ni de nom ; seulement un numéro… » (Un détenu)
- « Le bruit des verrous et des clefs nous fait très mal. » (Un détenu)
- « Je veux m’en sortir car j’aime mes enfants. » (Une détenue)
- « Les détenus restent des hommes et des femmes. Ils ont dérapé… Ils ont droit à un avenir ! » (Père Merlet)
- «
La vie m’a appris que l’être humain ne se réduit pas à ce que nous
voyons ou croyons voir. Il est toujours infiniment plus grand, plus
profond, que nos jugements étroits ne peuvent le discerner. Il est
toujours capable de se transformer à travers les crises et les épreuves
de sa vie. » (Sœur Françoise-Thérèse)
- «
Avant, j’étais Madame Tout-le-Monde… Maintenant, je suis femme de
détenu ! Il n’y a pas de barreaux à ma fenêtre, mais c’est tout comme
!… » (L’épouse d’un détenu)
D’autres aspects de la vie carcérale évoqués :
- l’accueil des familles de détenus, dans un bungalow près de la Maison d’Arrêt, par des bénévoles du Secours Catholique.
- les visiteurs de prison qui visitent régulièrement un ou deux détenus.
- les cours particuliers par correspondance (cf. Auxilia), présentés par deux Sœurs de Palluau : Denise Dubreuil et Solange Jaunet.
- la correspondance suivie avec des détenus, présentée par une Sœur de La Chaize-le-Vicomte : Anne-Marie Genty.
- le « Téléphone du Dimanche » qui permet aux familles d’adresser un message-radio aux détenus sur R.C.F. Vendée (présenté par Hilaire Devaud)
La
journée s’est achevée par une messe célébrée sur place où nous avons
prié pour tous ceux qui souffrent au sein et l’extérieur du monde
carcéral, et pour tous ceux qui les accompagnent.
Compte-rendu rédigé à partir des notesrelevées par Marie-Luce Auger
Poème rédigé par un détenu père de famille
LE PARDON
Pleure pas mon ange, ton papa n’est pas ici. Pleure pas mon ange, pourtant, je veille tes nuits. Si tu as froid, tu devras bien sûr m’appeler. Et je viendrai dans tes rêves doucement te cacher ... Trop loin de toi, je te manque mon tout petit bébé, Mais dans ton cœur, je sais que j’y suis ancré. Chacun de vous est un, et tous à la fois, Je vis en vous comme vous vivez en moi. Je ne peux pas pour l’instant venir te border, Mais d’où je suis, je t’envoie mille baisers. Si tu écoutes bien, avant de t’endormir, Tu entendras mon amour dans un soupir. Ton « papounet » restera toujours ton papa, C’est « mamounette » qui m’a choisi pour cela. C’est de vous tous que viendront toutes les raisons Que plus jamais je n’irai en prison. Aujourd’hui, je vous demande grand pardon, D’être un papa trop absent de la maison. Séchons nos larmes et regardons loin, Oh oui très loin, Nous retracerons, c’est sûr notre destin. Donnez-moi votre main.
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