Voyage… Voyage
Venez avec moi, l’horizon attend ; L’aventure est là au bout du chemin. Qui n’a pas connu ce désir ardent De l’inattendu manque son destin.
On n’a pas fini, par monts et par vaux, De tout découvrir. Couchers de soleil, Midis épanouis, gais printemps nouveaux, Automnes rougis n’ont pas leur pareil.
Y songez-vous bien ? Qu’attendez-vous donc ? Laissez vos soucis ; prenez le chemin Qui vous conduira loin de la maison Et vous sortira du train-train commun !
Avoir toujours peur, craindre l’inconnu Est pusillanime. Cherchez l’avenir ! N’attendez donc pas d’avoir tout prévu ! A travers le monde, osez donc courir
Gris pays minier, gai vallon riant Montagne enneigée, haut volcan éteint, Ruisseau gazouilleur, grand fleuve assoupi, Tout sera sujet d’émerveillement.
Enfin un matin, rentrant au pays, Vous serez heureux d’avoir, plein d’ardeur, Vu le vaste monde, espace infini. Gardez souvenir au-dedans du cœur
Vous pouvez aussi, sans quitter la rive, Ouïr près de vous la vie qui bouillonne, Y voir le mendiant, l’homme à la dérive, Aider l’exilé que l’on abandonne, Gémir pour celui qui est sans salive Et crier pour lui que l’on emprisonne.
Vous aurez ainsi, au cœur de la vie, Ouvrant grand vos bras, ouvrant grand vos yeux, Y gardant toujours la chaleur amie, Appris qu’en ce monde et triste et joyeux, Germe le bonheur si l’on y convie Et qu’alors chacun peut y être heureux.
Marcel Boutin
(Poème paru dans La Flamme n° 101)
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